lundi, juin 5, 2023
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    Olivia Biffot : « Ça me touche lorsque des jeunes filles me disent que je les inspire »

    Après ses débuts dans la comédie Fastlife aux côtés de Thomas Ngijol, Olivia Biffot crève à nouveau l’écran dans la série à succès de Canal+ : Mami Wata. Alors que le clap de la saison 1 a lieu ce lundi, c’est depuis Los Angeles que l’actrice franco-gabonaise s’est confiée à nous. Entre deux anecdotes de tournage, l’actrice nous révèle pourquoi elle était taillée pour le rôle d’Oliwina. 

     

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    DR

    1. Tu crois en l’existence d’entités mystiques des eaux comme Mami Wata ?
    J’ai été élevée Catholique, avec Moïse qui divise la mer en deux, et Jonah qui reste durant 3 jours dans le ventre d’une baleine. Je suis sortie du conditionnement colonialiste qui voudrait me faire croire que nos croyances sont sauvages ou idiotes. Oui, j’y crois!

    2. Que symbolise « Mami Wata » pour toi en tant que femme africaine ?

    La femme africaine est en bas de la chaine alimentaire. Victime de racisme, de sexisme, elle doit vivre les humiliations et les tromperies sans jamais broncher. Aucun homme blanc, noir, vert, jaune bleu ne pourrait supporter ce que la femme africaine subit. Mais malgré tout, elle garde la tête haute, elle brille de mille feux. Aux États-Unis ils appellent ça : Black Girl Magic, c’est ça la femme africaine, une force de la nature, comme Mami Wata.

    3. Est-ce que le fait de venir tourner cette série au Gabon en tant qu’actrice franco-gabonaise, a ravivé des souvenirs d’enfance ?

    Mes derniers séjours au Gabon ne sont pas si lointains donc je ne peux pas parler de « raviver », en revanche, ça me fait toujours beaucoup de bien de revenir. Je me sens bien au Gabon, je peux être 100% moi. Il y a une certaine franchise qui nous caractérise, les filtres ce n’est pas pour nous.

    Une fois, je devais rentrer à Okala depuis le CEDOC, il était 16h donc aucun taxi ne voulait me prendre à cause des embouteillages. Du coup j’ai commencé à faire des grands sourires de sirène, tout en secouant mon bras comme Miss Gabon et magie… un taxi accepte. Une fois coincé dans l’enfer des embouteillages il regrette.

    Il m’accuse de l’avoir manipulé et charmé et me dit que je dois rajouter 5000FCFA. Je n’ai rien nié, c’était la vérité, mais je lui ai dit que c’était lui qui me devait 5000FCFA car l’enseignement ce n’est pas gratuit et grâce à moi il venait d’apprendre quelque chose, que c’était un homme faible. Il m’a traitée de sorcière, et aussi d’impolie je crois et après on a rigolé… Ça n’arrive qu’au Gabon ces échanges pleins de franchise !

    4. As-tu effectué un travail de recherches sur Mami Wata lors de l’écriture du scénario ? Si oui, tu aurais une ou deux anecdotes à nous raconter ?

    Oui. Tout scénariste se doit d’effectuer un travail de recherches avant de poser ses doigts sur un clavier et de composer le scénario. La thématique c’est Mami Wata, sans compréhension de cela, l’histoire tombe à l’eau.

    Et d’ailleurs j’ai une belle anecdote. En 2019, le projet est encore top secret. Je vais à Puerto Rico avec ma mère et en nous baladant, on tombe sur une exposition sur les esprits des eaux. Des photos de rites en Amérique Latine, car le mythe de Mami Wata a été importé par les esclaves. Deux jours plus tard, dans les rues de Puerto Rico, je vous laisse deviner sur qui je tombe… Mami Wata! La photo est sur mon Instagram, Novembre 2019. Ça ne s’invente pas !

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    Instagram Olivia Biffot

    5. Et sur le tournage, une anecdote marquante à partager ?

    Il y avait une présence parfois. Je remercie Imunga Ivanga qui m’a donné de la littérature gabonaise pour mieux comprendre et cet homme qui se reconnaitra, pour tous les enseignements qu’il m’a partagés.

    6. Qu’est-ce ce que tu réponds à ceux/celles qui disent qu’en tant que sœur de la réalisatrice, tu as été favorisée pour le rôle ?

    Samantha ne voulait pas que je joue Oliwina, je ne représentais pas le personnage qu’elle avait créé. Oliwina devait être jouée par une actrice noire enracinée dans les réalités du Gabon, l’opposée de moi, métisse à Los Angeles. Après 6 mois de casting, les réalités l’ont rattrapée.

    Comme le Gabon n’investit pas dans les Arts, qu’il n’offre pas la possibilité aux multiples talents gabonais de développer leurs dons artistiques, elle ne trouve personne. Il n’y pas d’actrices gabonaises de l’âge d’Oliwina, formées professionnellement, qui puissent supporter le poids de ce rôle : 8 épisodes d’une heure, 5 mois et demi de tournage, plus de 300 pages de texte. Ils ouvrent à la diaspora, mais Canal + veut une gabonaise.

    A côté, il y a moi, une franco-gabonaise formée à Paris par Niels Arestrup, un acteur doublement Césarisé et le Conservatoire de Los Angeles. Deux longs métrages dont Fastlife qui est en plus sur Canal +. C’est extrêmement dur d’exploser en sanglot face caméra avec 50 techniciens sur un plateau. Pas une fois, mais 10, 15 fois, pour couvrir tous les angles de la caméra. Faire les mêmes mouvements, les mêmes déplacements… « Il faut pleurer à cette phrase, tu as pleuré trop tôt, tu pleures trop fort, t’as de la morve c’est pas raccord. »

    C’est une discipline très difficile l’acting, un art avec des techniques qu’il faut apprendre et maîtriser. Le Gabon regorge de diamants bruts, je les ai vus mais… Le Gabon n’investit pas dans ses talents. J’étais donc taillée pour relever ce défi.

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    DR

     

    7. Du coup… Ça fait quoi de travailler avec sa sœur sur un projet d’une telle envergure ?

    Ça fait un feu d’artifice !

    8. Comment le vis-tu d’avoir participé à un tel projet qui fait aujourd’hui la fierté du Gabon ?
    Je suis extrêmement fière et heureuse de représenter mon pays. Je reçois énormément de messages, mais ce qui me touche le plus, ce sont les filles qui me disent que je les inspire. L’idée de me dire que des filles me voient comme un exemple me donnent encore plus envie de me dépasser, pour leur montrer qu’elles ont ça en elles, car nous avons un lien inébranlable : nous sommes gabonaises.

    9. Sans nous spoiler, à quoi s’attendre dans la suite de la série ?

    Un tsunami d’émotions! rires.

    10. Un dernier mot ?

    Rendez-vous ce lundi à 20h30, vous ne serez pas déçus !

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