La polémique autour du mariage coutumier et du versement de la dot est une fois plus de retour au centre de toutes les conversations. C’est le sujet qui bouscule actuellement la toile 241 depuis quelques jours.
Ce sont les propos de Madame Sidonie Flore Ouwé, ancien Procureur de la République gabonaise et Présidente de l’association Le Salon de la Femme (regarder la vidéo ici) qui ont fait trembler la toile. Les internautes gabonais ont pu découvrir avec stupéfaction l’existence de la loi du 31 mai 1963 interdisant la pratique de la dot au Gabon. Ni une ni deux, les cœurs chauffent et les posts fusent. Cependant, de 1963 à nos jours, pas mal de choses ont changé…
Au Gabon, le mariage coutumier et le versement de la dot sont désormais reconnus par la loi depuis décembre 2020.
Devant la recrudescence des cas de veuves et familles spoliées, et dans un élan de protéger de toute forme de spoliation la femme gabonaise liée à un partenaire uniquement par les liens du mariage coutumier, une loi a été votée le 21 décembre 2020 à l’Assemblée Nationale, portant sur la reconnaissance légale et juridique du mariage coutumier au Gabon.
(Source : Article Gabon Review)
Ce texte de loi reconnaît légalement le mariage traditionnel qui est pratiqué par la grande majorité des gabonais et permet à ses bénéficiaires, notamment à l’épouse et aux enfants, des droits et des avantages devant la loi. Cette loi abroge de facto la loi 20/63 du 31 mai 1963 qui interdisait la pratique de la dot au Gabon.
De plus, la dot avait aussi été plafonnée par l’Assemblée Nationale à la somme de 1,5 million Fcfa, sauf accord des parties.
Le mariage coutumier et le versement de la dot font partie intégrante des traditions gabonaises. Même si autrefois la mise était purement symbolique (marteau et enclume) et que certaines familles en ont fait un véritable business, il n’en demeure pas moins que chaque jour au Gabon, de nombreux mariages coutumiers continuent d’être célébrés dans le plus grand des calmes et de nombreuses dots continuent d’être versées.
Il serait peut-être temps de faire appliquer la loi et de mieux informer les gabonais et gabonaises sur certains statuts juridiques liés au vivre ensemble.